N°16/SEMAINE 37 |
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LE MONDE SPORTIF DE
LA FORMULE DÉ UN |
Jehan de Rochan, 1958. |
Déjà instable après le
Grand Prix de
Grande-Bretagne, où le président de la Fédération Incompétente de
l’Automobile demeurait, à quelques mots près, silencieux devant les
multiples tentatives des écuries à vouloir dicter la conduite des
voitures de la jeune écurie Charly, voilà que le vicomte Jehan de
Rochan remet ça après le
Grand Prix
d’Italie. Cette fois, concernant une certaine entente entre
certaines écuries dans le but de geler les positions de leurs
voitures.
Sur le circuit de Monza,
dans les puits réservés aux écuries, on assistait à un bal de
va-et-vient, les propriétaires de certaines écuries se rencontrant
pour assurer les positions de leurs pilotes. Les plus grosses
conversations se passaient entre un certain Her Man et Ive (noms
fictifs pour protéger les individus en question). On a pu aussi voir
mêler aux conversations Gessi (encore un nom fictif). Le tout afin
d’assurer des positions à leurs pilotes, histoire d’assurer un certain
nombre de points à l’arrivée de la course. Le fait de voir une voiture
Wolf comme meneur semblait faire l’affaire de tous les intéressés.
Le président de la Ligue Prout, sieur Stéphane Renaud, fut le premier
à commenter l’affaire: « Ce n’est vraiment pas cool de voir ainsi
agir certaines écuries. Décider le résultat d’une course pourrait être
considéré comme une tricherie. Si on commence à agir comme ça, vers où
irons-nous, je vous le demande! » Et à la question à savoir
quelles pourraient être les sanctions envers un tel geste, Stéphane
Renaud expliquait : « C’est du cas par cas. C’est antisportif,
c’est évident. Et ça pourrait ruiner la confiance des amateurs en
cette ligue. Mais pour répondre à votre question, il s’agirait de
savoir à quel point ces discussions auraient chamboulé l’ordre
d’arrivée des voitures. »
De son côté, le président
de la Fédération, Jehan de Rochan, répondait calmement : « Ah! Ça
donne vraiment envie de quitter la présidence, toutes ces affaires qui
viennent contrarier mon petit quotidien habituellement si tranquille.
Je n’ai même plus le temps de savourer et déguster ces petits vins de
ma cave personnelle. Mais concernant cette affaire, encore une fois on
y voit une tentative évidente de mettre le sport automobile en péril.
Je n’airai pas à parler d’un geste antisportif, mais plutôt un manque
de maturité proportionnel aux egos de certains propriétaires. Voilà,
c’est tout! »
Du côté de certains
amateurs et journalistes, plusieurs commencent à réclamer, haut et
fort, la démission du président actuel de la F!A. Bien que Jehan de
Rochan ait annoncé son retrait à la fin de cette année, il semblerait
que ce ne soit pas assez vite pour certains révolutionnaires : «
Pendons-le tout de suite, pardi! Aux armes, citoyens! »
LE GRAND PRIX
D'ITALIE
LE GRAND PRIX
DE GRANDE-BRETAGNE
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